IN THE DUST ii

 

 
 

Le rêve de tout surfeur est de pouvoir profiter d’une vague vierge. Mais la surfer seul n’égalera jamais le plaisir de partager ces moments là avec des potes. L’émotion et la sensation d’euphorie qu’ils apportent sont incommensurables tant ils sont intenses. Avec nos mots, nos expériences, humblement, nous voulons les raconter dans ce journal.

Ce récit est notre hymne à l’amitié et à l’aventure.

Surf+Journal+Bleust
 

Chapitre 2: Une vague vierge, ou presque.

Nous avons passé quelques jours sur ce spot, à surfer tôt le matin et tard dans la journée pour fuir le monde. Mais il est désormais temps pour nous de s’aventurer à la recherche d’une belle vague vierge (en espérant qu’elle existe).
Direction le sud, nous traversons des paysages qui nous semblent presque plus mexicains que subsahariens : de grandes étendues, beaucoup de cactus, des grandes demeures qui ressemblent à des ranchs…

 

Après 2h de route sur ces longues lignes droites, nous nous faisons arrêter à une station de péage au milieu de... nulle part. Le décor fait vraiment penser à une scène de film de Tarantino. Les forces de l’ordre nous demandent de sortir de la voiture. La tension devient palpable, tout est très silencieux, dans nos têtes, la situation peut mal tourner en quelques secondes, et si on se faisait tirer dessus et qu’on finissait dans le coffre ? Mais ça, c’est juste dans nos têtes. Il s’agissait d’un simple contrôle de papiers et nous reprenons la route quelques minutes après.

 
In the desert
 

Quelques kilomètres plus tard, nous arrivons à l’auberge que nous avions réservée. Située sur la plage d’une petite crique, l’endroit est sublime et si calme. C’est la fin d’après-midi, la lumière est déjà basse, douce et projette de belles ombres de silhouettes se promenant sur la plage. L'océan est beau mais aucune vague surfable à l’horizon. Nous en profitons pour discuter avec nos hôtes chaleureux qui nous invitent à boire le thé. Après notre pause marocaine, il est temps pour nous de sortir une carte de la région, de regarder la houle, son orientation afin d’identifier des spots intéressants.

Le lendemain, levés de bonne heure, nous chargeons les boards et prenons la route pour le premier spot. En arrivant, les vagues sont minuscules et pas calées, du tout. Nous continuons vers notre plan B qui est un nouvel échec : il n’y a pas une ride sur l’eau. Cela doit faire 2h30 que l’on roule et nous commençons à perdre espoir. En arrivant sur le troisième spot, nous repérons quelques voitures garées en haut d’une falaise. Arrivés à leur niveau, une magnifique crique nous offre une vague digne de ce nom.

 
The+bay+bleust
 
The+cliff
 

Il y a déjà deux mecs à l’eau, heureusement pour nous, ils sont sur le côté et pas sur la vague du centre. La houle, en pénétrant dans la baie et se fracassant sur les falaises, crée une sorte de S et casse à deux endroits différents : formant deux superbes  “A frame”, la configuration parfaite pour Jeff (qui est goofy) et moi (qui suis régular).

Ca y est, on l’a trouvée !

L’excitation est à son comble ! On s’empresse de se changer, de descendre la falaise par un chemin caillouteux et à nous la plage ! Direction le pic repéré tout en haut. La première belle série nous passe au-dessus, il y a environ 1m50 et la vague ouvre pendant quelques dizaines de secondes, c’est magnifique.

On rame chacun vers son pic, on n’est pas très loin et on communique en criant, trop excités de la série qui vient de passer ! « Rame, rame, rame, ça rentre » me dit Jefferson en voyant une série au large. Je me place, je laisse passer la première vague dans l’espoir de surfer celle de derrière qui paraît encore mieux. Jefferson, lui, n’a pas eu cette patience, je l’aperçois se régaler sur une vague bien creuse qui ouvre jusqu'à la plage et l’entends crier de joie.

 
 
Bleust  égalité ecoboard
 
 
 

A mon tour, je prends la deuxième de la série. Je rame, la vague creuse sous mon buste et je m’empresse de me lever, la vague creuse de plus en plus, j'accélère et me cale, elle est parfaite. C’est le genre de vague qui est plate à 10m mais creuse au fur et à mesure, un délice. On remonte avec Jeff, se racontant chacun notre vague et excités à l’idée de la série suivante. Quelques instants plus tard, une magnifique série se prépare. Malheureusement, elle casse plus haut que la précédente et nous étions mal placés.

Encore un peu d’attente, nous sommes toujours tout excités, une nouvelle série arrive. Je me place complètement à l’intérieur de la vague et me lève d’un bond sur une vague quasi verticale. J’arrive à peine à me lever que la vague me casse sur la nuque et m’entraine au fond. J’étais pourtant certain que ça passerait…Quelques secondes plus tard, je sors la tête de l’eau, une autre vague arrive. J’aperçois Jeff qui rame, se lève d’un coup et se cale parfaitement dans la pocket. Si heureux, il glisse sur la vague creuse à une belle vitesse, arrive à la fin et saute par dessus. On remonte, encore plus excités qu’avant et parés pour la vague suivante…

 
 
 
Surf Marroc Bleust
Surf Morroco
 
 
 

Cela dure quelques 3 heures les vagues sont si belles… Le surf a cette particularité d’arrêter le temps, une fois à l’eau, rien d’autre ne compte plus que la prochaine vague. C’est une passion si prenante, une sensation d’évasion pure pour l’esprit. Chaque vague nécessite une concentration maximale et procure, en même temps, une montée d’adrénaline et un shoot de bonheur incomparable. Aussitôt une vague terminée, l’excitation ressurgit de plus belle avec l’espoir que la prochaine soit encore mieux.